dimanche 28 février 2010

Arrêt inattendu

J'ai pas beaucoup pris le bus ces derniers temps.

Mais hier matin, en me penchant par le balcon de mon domicile, dans le jardin du dessous, j'ai découvert, couché sur le gazon, ... un arrêt de bus ! Le poteau avec le nom de l'arrêt écrit sur sa petite boite en tête, et son panneau à horaires à mi-hauteur. C'est un arrêt que je connais, il est sur la ligne du 1XY, mais que je pratique peu, car au delà d'où je descend habituellement.

Que fait-il là, cet arrêt, chez notre voisin, qui justement est... chauffeur de bus (voir "le voisin du dessous"), précisément sur la ligne 1XY ???

Le voisin est-il devenu chauffeur de bus à seul dessein de subtiliser du matériel de la RATP ? A-t-il heurté ledit poteau et ainsi tenté de cacher son méfait ? L'a-t-il mis là pour tenir compagnie à son nouveau compagnon - un épagneul - dont l'apparition est concomitante ?

mercredi 24 février 2010

l'homme au pantalon trop court n°2 - 2

Stupeur : ce matin, après l'avoir vu la veille (voir "l'homme au pantalon trop court n°2"), je suis de nouveau retombé sur l'homme au pantalon trop court n°2 ! Celui là même qui participa de mon décor quotidien pendant des mois, mais que je n'avais plus croisé depuis plus d'un an ! Trouble : le revoir 2 fois, ainsi, coup sur coup, après une si longue absence, confine au surnaturel ! J'ai failli lui dire bonjour. Je vais m'asseoir. Il est dans mon dos.

Tout à mon émoi je réalise qu'en fait, par un concours de circonstances, j'ai pris ce matin le bus même que je prenais quand je le croisais régulièrement, le type. J'observe ainsi que tandis que les miens ont évolué, lui, observe toujours les mêmes horaires. C'est donc lui qui, a bon droit, devrait s'étonner de me voir resurgir dans son propre quotidien. Je n'ose imaginer ce qu'il imagine derrière son visage sévère. Il doit me trouver bien irrégulier.

mardi 23 février 2010

L'homme au pantalon trop court n°2

Hier soir, je suis rentré assez tardivement. J'ai réussi a attraper le dernier 2XY (qui s'arrête vers 8h, quand le 1XY fait la soirée). Et surprise, je suis retombé sur une tête familière du temps où je prenais le bus à des horaires quasi immuables.

Je croisais alors régulièrement un homme à l'air un peu benêt, et au pantalon trop court, et un autre, affichant ce même détail vestimentaire, été comme hiver, mais à l'allure plus sévère. Ce dernier avait en outre ceci de remarquable qu'il empruntait le même bus que moi à l'aller... comme au retour, ce qui n'était donné qu'à de rares passagers. Je me suis souvent dit qu'il se faisait la même réflexion que moi à ce sujet. Peut-être tient-il également un blog de bus ?

Quoi qu'il en soit, je ne l'avais croisé depuis longtemps et c'est avec un certain plaisir que je l'ai retrouvé, cet ingrédient familier de mes trajets, assis à sa place habituelle, au fond, dans l'espace dit "rotonde", qui doit ce nom à la disposition circulaire des sièges, qui vaut à ses occupants de se cogner les genoux.

mercredi 17 février 2010

voiture

j'ai une voiture ces derniers jours,
je n'ai donc pas pris le bus.

vendredi 12 février 2010

stop

Très tôt ce matin (gros boulot urgent).
Bus de 6h. Je calcule trop juste. Sans compter sur son avance probable.
Je le vois passer et le loupe.
Le suivant est dans longtemps, vue l'heure.

Je tente le stop. Une voiture se pointe (pas d'autres à l'horizon)
Elle s'arrête. Je grimpe

On rattrape le bus que j'ai loupé à la gare de RER R.
Mais mon chauffeur va travailler... juste à côté de mon bureau !
Inesperé. Alors je continue avec lui

Sa bagnole est pourrie. Je crains un moment qu'elle ne parvienne à monter la côte.
Le siège passager (le mien) presque à l'horizontale.
Un téléphone portable diffuse du rap américain
Il est black (la france qui se lève tôt)
et va bosser à la poste du coin (de mon bureau)

Il est facteur le chauffeur providentiel !

jeudi 11 février 2010

détournement

Il y a un autre trou, dans l'espace temps des bus (voir "trou dans l'espace temps"), le soir celui là. C'est vers 8h, quand le 2XY a cessé tout service, qu'il ne reste donc que des 1XY, et que l'un de ces 1XY, exceptionnellement, s'arrête avant le terme habituel de son trajet, à la gare de RER R, à 1/4 d'heure de marche à pied de mon domicile (plutôt qu'à 3 minutes), pour causes de "régulation de traffic".

Je le vois arriver non loin de l'arrêt, m'y précipite pour ne pas le rater, appréhende la foule des voyageurs qui tente d'y monter, puis l'indication, en façade avant, qu'il est bien celui là, le 1XY diminué qui va pas au bout. Le suivant qui, lui, fait son boulot, n'est annoncé qu'onze minutes plus tard. Je décide de me mettre au chaud tout de suite et tout de même, malgré l'affluence, sachant l'attente promise un peu plus loin quoi qu'il en soit.

Et bien bien m'en a pris ! C'est le voisin qui chauffais (voir "mon voisin du dessous"). Je le salue discrètement, il engage la conversation, je bloque conséquemment une partie de l'accès, ça râle un peu, tout le monde ne parviens pas à monter, "avancez vers le fond" dit une grosse dâme avec un gros panier qui justifie qu'elle, ne bronche.

Je lui demande - à mon chauffeur de voisin - confirmation de son terminus, tout en le déplorant sans instister. Il réfléchi un peu puis me lâche qu'on s'arrangera... je profite du flux général pour me garer un peu plus loin, dubitatif sur cette dernière assertion.

Parvenu, assez rapidement (la circulation est fluide à cette heure là), à la gare de RER R, mon voisin fait savoir aux quelques voyageurs qui ne l'auraient saisi que c'est le terminus, qui râlent, à qui il signifie que c'était indiqué partout, tandis que je m'avance timidement vers le poste de pilotage. Je lui demande où il va, donc... il parle du dépôt (de bus, dans la direction opposée à la mienne), mais qu'il va m'avancer quelque peu. Je me retrouve donc seul avec lui, dans le bus éteint, a causer de la neige et du verglas, des bus coincés en bas de la côte, de la circulation, de ses enfants, et du détour qu'il fait alors. Il plaide qu'il n'est pas à 3 minutes, que ça revient au même, qu'il passera par là... etc. Je l'en remercie.

Et il ne m'a pas seulement rapproché, il a emprunté l'étroite rue qui mène à mon domicile (celle d'où je vois les bus que je loupe le matin), qu'aucun bus n'a jamais emprunté, sur la neige et le verglas de surcroît, pour me déposer juste devant, plus près qu'auncun bus ne l'a jamais fait (et ne le refera sans doute) !

lundi 8 février 2010

courses

A 100m du but, je l'ai vu passer, le 2XY, celui qui va plus vite (voir "2 lignes").
J'ai esquissé un sprint, me voyant déjà sauter par dessus les voitures (l'arrêt est de l'autre côté de l'avenue), entendre hurler quelques klaksons, et faire de grands signes au chauffeur en espérant qu'il m'aperçoive dans son rétroviseur et daigne rester quelques secondes de plus. Mais il n'y avait personne à l'arrêt, où le bus n'a donc pas même marqué de pause, rendant toute gesticulation vaine.

Je venais de perdre une occasion inespérée d'écourter sensiblement mon temps de trajet, et ceci à 100m près. Je les parcouru un peu las, jusqu'à l'arrêt désert, où je regardais quand même les horaires indiqués par Siel (le système d'affichage des horaires en temps réel), m'attendant au pire.

Là, j'ai assisté à une autre course : le prochain 2XY n'était annoncé que 10 minutes après, et le 1XY le devançait de 4. Puis, peu de temps après, l'écart se réduisit à 2 minute, puis une... les 2 bus étaient au coude à coude. Quand il furent tout 2 annoncé pour 1 minute, je cessais de regarder siel, sachant qu'à cette distance je devrais les voir émerger en haut de la côte. Il se suivaient en effet tous les 2, mais étaient encore trop loin pour que je puisse lire les numéros, et déterminer lequel avait l'avantage.

Ce fut finalement le 1XY qui gagnait, mais je choisi de prendre l'autre, puisque plus direct (voir "2lignes"). Je fis donc quelques signes au chauffeur du premier, lui indiquant prendre le second, pour qu'il évitât de s'arrêter pour rien (l'arrêt était toujours étonnamment vide), ce dont il me remercia dans le même langage. Après cette petite conversation cordiale et muette, je montais, satisfait, dans le 2XY.

... ce qui s'avéra un mauvais calcul : si le 2XY s'était tant rapproché du 1XY pour finir dans sa roue, c'était en prenant de l'avance. Or le 2XY, moins fréquent que le 1XY, ne respecte pas seulement des écarts entre ses devanciers et ses suivant ("régulation du trafic"), mais bien plus, des horaires ! Il peut bien s'octroyer quelque avance à des arrêts "mineurs" (comme le miens, ce qui me vaut de le louper parfois), mais pour rien au monde il ne partirait hors des clous aux stations clef qui émaillent son trajet. Il marquât donc une longue pause à la station de RER, laissant une avance confortable au 1XY, ce qui commença à me faire regretter de ne l'avoir pris. Quand il redémarra enfin, j'y croyais encore, mais il se traînât alors à 10 à l'heure, malgré l'absence totale d'embouteillage, jusqu'à l'arrêt clef suivant, histoire de n'y point arriver trop tôt. Exaspérant.

Comme quoi, en tentant de finasser avec les bus, il ne faut pas seulement compter avec leurs trajets, mais aussi avec la circulation qui est sensée les retarder, quand bien même elle est virtuelle.

samedi 6 février 2010

Etrangetés

Encore un départ à une heure peu habituelle. Juste après celle de pointe cette fois. Usagers similaire à ceux les précédant, en plus décontractés peut-être (aller pour 10h au boulot c'est cool). Pas encore "l'heure des vieux".

Parfums d'étrangeté pour ce voyage :

- le 2XY est plus fréquent que le 1XY. (voir "2 lignes")
- le chauffeur ne répond pas à l'adresse cordiale de mon "bonjour" matinal
- ma place préférée est disponible, malgré un taux de remplissage non négligeable.
- 2 jeunes et jolies demoiselles, que je finit par identifier comme parfaitement jumelles.

Tous ces détails m'ont donnés le sentiment vague de ne pas être à ma place, de m'être trompé quelque part, d'avoir pénétré comme une dimension parallèle, d'être un étranger.

vendredi 5 février 2010

mon voisin du dessous

L'accès au bus se fait - réglementairement - par l'avant, via 2 portes actionnées - indépendamment - par le machiniste, et séparées par un poteau en métal chromé (qui supporte la borne pour validation du pass navigo). Par ailleurs, le machiniste est "isolé" des voyageurs par un portillon bas qui sers aussi de comptoir, quand on achète un ticket sur place par exemple. Un ingénieux système fait que quand le portillon s'ouvre, il vient se bloquer contre, ou plutôt dans le poteau en métal chromé, séparant ainsi l'accès en 2 : l'un vers le poste de conduite, l'autre vers les places passager. Ca permet par exemple au chauffeur, en n'ouvrant que la porte côté poste de conduite, de sortir du bus sans pour autant permettre l'accès au voyageurs.

Hier soir, vers 19h, on était déjà quelques uns à l'attendre à l'arrêt quand un 1XY raisonnablement plein s'est pointé. Malgré l'affluence, seule l'une des 2 portes avant s'est ouverte, réduisant ainsi l'accès de moitié, et provoquant quelque agacement de la part de ceux qui comme moi tentaient de rentrer. D'autant plus qu'au delà de ce seul accès, le portillons était ouvert, réduisant l'espace disponible qui pour valider son pass, qui pour composter son ticket.

Et pourquoi seule une porte sur deux s'est ouverte ? Parce que, le portillons étant ouvert, l'autre ne donnait accès qu'au poste de conduite. Et pourquoi le portillon était-il ouvert ? Parce que, derrière, se trouvaient 2 petits enfants, qu'il protégeait ainsi du flux des passagers.

Quand je parvins à me hisser sur la plate forme, je découvris que le fauteur de trouble n'était autre que mon voisin du dessous - qui est aussi chauffeur de bus - et que les enfants étaient les siens, qu'il avait emmené à son travail, improvisant cet ingénieux parc. Se reconnaissant l'un l'autre je ne pus échapper à une conversation, me rendant incidemment complice de l'entrave faite aux passagers, et l'aggravant même par ma propre position : face au poste de conduite, donc devant la seule porte en fonctionnement.

"Regardez, c'est notre voisin" dit-il aux marmots incrédules, saisissant cette occasion de leur offrir un peu d'animation. "Mais si, le pianiste !". Ils finirent par acquiescer. J'était complice d'un chauffeur de bus qui utilisait à des fin privées une partie de l'espace public, et qui me signifiais que moi, j'empiétais sur son espace privé...

Profitant de l'arrêt suivant et du flux conséquent, Je finit par me dégager de cette situation délicate en fuyant vers le fond.