mercredi 24 mars 2010

Chaos

Au terminus de la ligne 2XY, où je la prends pour le retour, les passagers attendent sagement dans le véhicule que le chauffeur qui boit un café et discute avec des collègues arrive.

l'autre soir, à peine as-t-il tourné la clef, que le moteur s'est mis à vibrer, puis à vrombir avec insistance, comme s'il eut voulu asphyxier des poursuivants (bien que toujours à l'arrêt), et nous assourdir. Enfin, on a finit par se mouvoir.

Rapidement un courant d'air désagréable s'est fait sentir. On regardait de tout côté pour en identifier la cause. C'étaient les petits volets vitrés en haut des fenêtres qui étaient grand ouverts. Quelques passagers prirent successivement l'initiative de se lever et de les fermer, sans prendre la précaution de sonder leur congénères sur le bien-fondé de l'opération qui semblait plutôt faire consensus, et malgré le fracas engendré, qui surpris plus d'un lecteur absorbé par son ouvrage. CLAC... CLAC... CLAC... ... CLAC ...

La conduite du chauffeur n'était pas très fluide, suscitant remous et regards agacés en direction de la cabine du responsable, jusqu'à ce coup de frein brutal qui fit tomber certain, s'entrechoquer les autres, provoquant cris puis excuses. On a frôlé l'accident.

vendredi 19 mars 2010

Déplacement

Hier, dans un bus à moitié plein, après qu'un certain nombre de voyageurs soient descendus à la gare de RER R, un type, assis en face de moi dans la "rothonde" du fond, scruta longuement l'avant du véhicule, se penchant de tout côté, levant la tête, tendant le cou, pour s'assurer, semble-t-il, de la disponibilité nouvelle de places plus à sa convenance.

Il faut dire que si la rothonde (cet ensemble de 6 places disposées en arc de cercle au fond du bus) est confortable jusqu'à 4 occupants, où on peut notamment aisément étaler ses jambes, elle l'est beaucoup moins à 6, où du fait de sa rothondité précisément, les genoux des voyageurs sont au coude à coude pourrait-on dire. Nous n'étions alors que 3 à occuper cette banquette incurvée, mais le voyageur averti sait que la suite du trajet promet un remplissage assez rapide du véhicule, jusqu'à saturation des places assises disponibles.

Le type finit par se lever, ayant apparemment jeté son dévolu quelque part. Il s'avança prudemment, s'arc-boutant de poteau en poteau pour lutter contre les chaos du trajet, jusqu'à la plate forme centrale... pour finalement... regagner sa place initiale !

Il avait manifestement fait une erreur d'appréciation. Soit que la place convoitée fut en fait occupée (peut-être par une personne de petite taille ne dépassant pas du dossier et masquant ainsi sa présence au voyageurs situés derrière ?), soit, hypothèse plus subtile, que ce fut le cas de la place d'à côté : il y avait encore un taux d'occupation des places assises tel, qu'il pu paraître étrange, voire inconvenant, de venir s'asseoir juste à côté de quelqu'un, quand il était aisé de le faire à plus grande distance (au fond du bus par exemple).

lundi 15 mars 2010

Déviation

Les 2 lignes que j'emprunte - alternativement - ont des trajets plus ou moins parallèles (s'ils ne sont confondus) : Quand la 2XY trace tout droit, la 1XY ne zigzague jamais loin (cf "2 lignes").

Ce matin, c'est un 1XY que j'ai pris, celui qui s'arrête avant terme de surcroît (voir "trou dans l'espace temps"). Et il ne s'est pas contenté de ça : arrivé à l'un de ses nombreux virages, plutôt que de tourner comme il eut dû le faire, il a filé tout droit, pour rejoindre le trajet du 2XY tout proche.

Stupeurs des voyageurs, à l'intérieur comme aux arrêts inédits ("mon arrêt sera-t-il désservi ?", "le chauffeur s'est-il trompé ?", "que fait le 1XY ici ?", "ont-ils changé le plan des lignes ?", "dois-je le prendre ?" (alors que je suis à un arrêt exclusivement desservi par le 2XY en temps normal), "mais où va-t-il ? " s'est-on tous demandé de concert - et sans un mot). Belle galerie de visage interloqués ! Un quidam attendant probablement un autre numéro sur le trottoir fit plusieurs fois le tour du véhicule inopiné pour en avoir le coeur net.

Puis notre 1XY regagna progressivement son itinéraire habituel.