vendredi 12 novembre 2010

Faites signe au machiniste

Très tôt, ce matin, après avoir déposé la voiture que j'emprunte régulièrement chez son propriétaire, j'ai pris, non loin de chez lui, mais plus loin de chez moi, un bus tout à fait inhabituel.

L'arrêt, dont de surcroît l'éclairage faisait défaut, était placé en retrait d'un des grands axes qui converge vers la capitale, de sorte qu'il était a priori impossible au chauffeur de m'apercevoir à moins de quelques mètres de celui-ci, comme à moi-même de le voir arriver. Vu le peu de circulation et la largeur de l'avenue, une 2 fois 2 voies encore tout à fait déserte à cette heure là, et la rareté des passagers potentiels, il y avait fort à craindre que le bus passe son chemin sans que je puisse monter à son bord. (Le risque n'était pas mince : 15 minutes d'attente supplémentaire, au moins !)

Angoissant à cette perspective, je m'avançais régulièrement sur la route, tant pour scruter son arrivée que pour me rendre visible, me retirant chaque fois que survenait un véhicule pour ne pas entraver son passage (ni me mettre en danger). Après quelques minutes de ce balai, le bus finit par arriver, le chauffeur par me voir, et moi me rassurer.

Quelques arrêts plus loin, un quidam sans doute moins réveillé que moi ne se manifesta probablement pas aussi clairement que je le fit : notre véhicule lui fila sous le nez, le plantant là, tout déconfit de ce loupé, son ticket pendouillant au bout de son bras.

lundi 3 mai 2010

laborieux

Cheminant vers l'arrêt sous une pluie glaciale, la tête dans les épaules, je me rappelle avec effroi que je n'ai plus de tickets. Il me reste 1€60 en petite monnaie. Il me faudrait 10 centimes de plus. Je vois déjà le chauffeur me refuser mon billet de 5€ et conséquemment l'accès au véhicule (ça m'est déjà arrivé !). Ca ne loupe pas. On s'arrange quand même, lui fouillant longuement dans sa sacoche pour en extraire les petits sous nécessaires, stationnant tout ce temps la porte grande ouverte dans mon dos. Je me suis toujours demandé pourquoi l'achat de billet dans le bus provoquait une telle immobilité.

A la gare de Rer R, ça ne loupe pas non plus : on reste bloqués pendant de longues minutes pour régulation du traffic. Toutes portes ouvertes évidemment. C'est en général quand un passager court vers notre véhicule qu'il se décide à repartir.

Puis c'est le camion poubelle. Je l'ai senti venir aussi. Une minute d'avance eu suffit pour l'éviter. Mais non. Au point de convergence de nos trajets respectifs, sur une voie où il est impossible de le doubler, voilà qu'on se loge juste derrière lui, histoire de mieux admirer le balais des containers.

vendredi 16 avril 2010

accoutrements

Ce matin, j'ai pris le bus à une heure autrefois assez habituelle, ce que je n'avais fait depuis un bail. Tellement habituelle qu'encore à pied, sur le chemin de l'arrêt, je reconnu la silhouette de l'homme au pantalon trop court numéro 1 (cf "l'homme au pantalon trop court n°2") qui allait prendre son bus habituel, lui aussi. Il avait toujours son air un peu bénet, mais après un examen plus détaillé, je constatais que son pantalon, s'il était en effet mal ajusté, offrait une longueur de jambe plutôt adaptée à son hôte.

Nous attendîmes le bus de concert. Dedans, l'homme au pantalon trop court n°2 étais là, lui aussi. Je n'y prêtais pas attention au premier abord, et quand je l'aperçu, vu nos places respectives, je ne pu juger de la taille de son pantalon à lui.

Mais c'est un autre voyageur, que je ne rappelle pas avoir croisé sur ce trajet, ni dans aucun bus d'ailleurs, bien que sa tête ne me parut pas inconnue, qui semblait me dévisager avec insistance. Je ne sais quel détail de mon accoutrement il envisageait alors.

lundi 5 avril 2010

Comme un dimanche

Aujourd'hui, c'est lundi. Mais c'est férié. Alors c'est un peu comme un dimanche : le bus se fait rare, il est presque vide, il peut rouler vite vu le peu de circulation, mais prend un peu son temps quand même.

Aujourd'hui, je suis quand même allé bosser. Et j'ai pris le bus. Par chance, je l'ai eu tout de suite, malgré sa rareté, et j'ai pu m'asseoir à ma place préférée. Tout était calme et un peu endormi, au contraire d'un lundi habituel.

Tellement endormi que malgré la demande que je lui ai adressée via le petit bouton prévu à cet effet, le chauffeur a omis de s'arrêter à mon arrêt. Après quelques secondes d'hébétude, j'ai couru tranquillement l'avertir de sa mégarde. Sans un mot, il a fini par se garer, 500m plus loin, et m'ouvrir la porte destinée à la montée. Je suis descendu, à ce non-arrêt qui m'était inconnu jusqu'alors.

Un lundi bien insolite en somme.

mercredi 24 mars 2010

Chaos

Au terminus de la ligne 2XY, où je la prends pour le retour, les passagers attendent sagement dans le véhicule que le chauffeur qui boit un café et discute avec des collègues arrive.

l'autre soir, à peine as-t-il tourné la clef, que le moteur s'est mis à vibrer, puis à vrombir avec insistance, comme s'il eut voulu asphyxier des poursuivants (bien que toujours à l'arrêt), et nous assourdir. Enfin, on a finit par se mouvoir.

Rapidement un courant d'air désagréable s'est fait sentir. On regardait de tout côté pour en identifier la cause. C'étaient les petits volets vitrés en haut des fenêtres qui étaient grand ouverts. Quelques passagers prirent successivement l'initiative de se lever et de les fermer, sans prendre la précaution de sonder leur congénères sur le bien-fondé de l'opération qui semblait plutôt faire consensus, et malgré le fracas engendré, qui surpris plus d'un lecteur absorbé par son ouvrage. CLAC... CLAC... CLAC... ... CLAC ...

La conduite du chauffeur n'était pas très fluide, suscitant remous et regards agacés en direction de la cabine du responsable, jusqu'à ce coup de frein brutal qui fit tomber certain, s'entrechoquer les autres, provoquant cris puis excuses. On a frôlé l'accident.

vendredi 19 mars 2010

Déplacement

Hier, dans un bus à moitié plein, après qu'un certain nombre de voyageurs soient descendus à la gare de RER R, un type, assis en face de moi dans la "rothonde" du fond, scruta longuement l'avant du véhicule, se penchant de tout côté, levant la tête, tendant le cou, pour s'assurer, semble-t-il, de la disponibilité nouvelle de places plus à sa convenance.

Il faut dire que si la rothonde (cet ensemble de 6 places disposées en arc de cercle au fond du bus) est confortable jusqu'à 4 occupants, où on peut notamment aisément étaler ses jambes, elle l'est beaucoup moins à 6, où du fait de sa rothondité précisément, les genoux des voyageurs sont au coude à coude pourrait-on dire. Nous n'étions alors que 3 à occuper cette banquette incurvée, mais le voyageur averti sait que la suite du trajet promet un remplissage assez rapide du véhicule, jusqu'à saturation des places assises disponibles.

Le type finit par se lever, ayant apparemment jeté son dévolu quelque part. Il s'avança prudemment, s'arc-boutant de poteau en poteau pour lutter contre les chaos du trajet, jusqu'à la plate forme centrale... pour finalement... regagner sa place initiale !

Il avait manifestement fait une erreur d'appréciation. Soit que la place convoitée fut en fait occupée (peut-être par une personne de petite taille ne dépassant pas du dossier et masquant ainsi sa présence au voyageurs situés derrière ?), soit, hypothèse plus subtile, que ce fut le cas de la place d'à côté : il y avait encore un taux d'occupation des places assises tel, qu'il pu paraître étrange, voire inconvenant, de venir s'asseoir juste à côté de quelqu'un, quand il était aisé de le faire à plus grande distance (au fond du bus par exemple).

lundi 15 mars 2010

Déviation

Les 2 lignes que j'emprunte - alternativement - ont des trajets plus ou moins parallèles (s'ils ne sont confondus) : Quand la 2XY trace tout droit, la 1XY ne zigzague jamais loin (cf "2 lignes").

Ce matin, c'est un 1XY que j'ai pris, celui qui s'arrête avant terme de surcroît (voir "trou dans l'espace temps"). Et il ne s'est pas contenté de ça : arrivé à l'un de ses nombreux virages, plutôt que de tourner comme il eut dû le faire, il a filé tout droit, pour rejoindre le trajet du 2XY tout proche.

Stupeurs des voyageurs, à l'intérieur comme aux arrêts inédits ("mon arrêt sera-t-il désservi ?", "le chauffeur s'est-il trompé ?", "que fait le 1XY ici ?", "ont-ils changé le plan des lignes ?", "dois-je le prendre ?" (alors que je suis à un arrêt exclusivement desservi par le 2XY en temps normal), "mais où va-t-il ? " s'est-on tous demandé de concert - et sans un mot). Belle galerie de visage interloqués ! Un quidam attendant probablement un autre numéro sur le trottoir fit plusieurs fois le tour du véhicule inopiné pour en avoir le coeur net.

Puis notre 1XY regagna progressivement son itinéraire habituel.

dimanche 28 février 2010

Arrêt inattendu

J'ai pas beaucoup pris le bus ces derniers temps.

Mais hier matin, en me penchant par le balcon de mon domicile, dans le jardin du dessous, j'ai découvert, couché sur le gazon, ... un arrêt de bus ! Le poteau avec le nom de l'arrêt écrit sur sa petite boite en tête, et son panneau à horaires à mi-hauteur. C'est un arrêt que je connais, il est sur la ligne du 1XY, mais que je pratique peu, car au delà d'où je descend habituellement.

Que fait-il là, cet arrêt, chez notre voisin, qui justement est... chauffeur de bus (voir "le voisin du dessous"), précisément sur la ligne 1XY ???

Le voisin est-il devenu chauffeur de bus à seul dessein de subtiliser du matériel de la RATP ? A-t-il heurté ledit poteau et ainsi tenté de cacher son méfait ? L'a-t-il mis là pour tenir compagnie à son nouveau compagnon - un épagneul - dont l'apparition est concomitante ?

mercredi 24 février 2010

l'homme au pantalon trop court n°2 - 2

Stupeur : ce matin, après l'avoir vu la veille (voir "l'homme au pantalon trop court n°2"), je suis de nouveau retombé sur l'homme au pantalon trop court n°2 ! Celui là même qui participa de mon décor quotidien pendant des mois, mais que je n'avais plus croisé depuis plus d'un an ! Trouble : le revoir 2 fois, ainsi, coup sur coup, après une si longue absence, confine au surnaturel ! J'ai failli lui dire bonjour. Je vais m'asseoir. Il est dans mon dos.

Tout à mon émoi je réalise qu'en fait, par un concours de circonstances, j'ai pris ce matin le bus même que je prenais quand je le croisais régulièrement, le type. J'observe ainsi que tandis que les miens ont évolué, lui, observe toujours les mêmes horaires. C'est donc lui qui, a bon droit, devrait s'étonner de me voir resurgir dans son propre quotidien. Je n'ose imaginer ce qu'il imagine derrière son visage sévère. Il doit me trouver bien irrégulier.

mardi 23 février 2010

L'homme au pantalon trop court n°2

Hier soir, je suis rentré assez tardivement. J'ai réussi a attraper le dernier 2XY (qui s'arrête vers 8h, quand le 1XY fait la soirée). Et surprise, je suis retombé sur une tête familière du temps où je prenais le bus à des horaires quasi immuables.

Je croisais alors régulièrement un homme à l'air un peu benêt, et au pantalon trop court, et un autre, affichant ce même détail vestimentaire, été comme hiver, mais à l'allure plus sévère. Ce dernier avait en outre ceci de remarquable qu'il empruntait le même bus que moi à l'aller... comme au retour, ce qui n'était donné qu'à de rares passagers. Je me suis souvent dit qu'il se faisait la même réflexion que moi à ce sujet. Peut-être tient-il également un blog de bus ?

Quoi qu'il en soit, je ne l'avais croisé depuis longtemps et c'est avec un certain plaisir que je l'ai retrouvé, cet ingrédient familier de mes trajets, assis à sa place habituelle, au fond, dans l'espace dit "rotonde", qui doit ce nom à la disposition circulaire des sièges, qui vaut à ses occupants de se cogner les genoux.

mercredi 17 février 2010

voiture

j'ai une voiture ces derniers jours,
je n'ai donc pas pris le bus.

vendredi 12 février 2010

stop

Très tôt ce matin (gros boulot urgent).
Bus de 6h. Je calcule trop juste. Sans compter sur son avance probable.
Je le vois passer et le loupe.
Le suivant est dans longtemps, vue l'heure.

Je tente le stop. Une voiture se pointe (pas d'autres à l'horizon)
Elle s'arrête. Je grimpe

On rattrape le bus que j'ai loupé à la gare de RER R.
Mais mon chauffeur va travailler... juste à côté de mon bureau !
Inesperé. Alors je continue avec lui

Sa bagnole est pourrie. Je crains un moment qu'elle ne parvienne à monter la côte.
Le siège passager (le mien) presque à l'horizontale.
Un téléphone portable diffuse du rap américain
Il est black (la france qui se lève tôt)
et va bosser à la poste du coin (de mon bureau)

Il est facteur le chauffeur providentiel !

jeudi 11 février 2010

détournement

Il y a un autre trou, dans l'espace temps des bus (voir "trou dans l'espace temps"), le soir celui là. C'est vers 8h, quand le 2XY a cessé tout service, qu'il ne reste donc que des 1XY, et que l'un de ces 1XY, exceptionnellement, s'arrête avant le terme habituel de son trajet, à la gare de RER R, à 1/4 d'heure de marche à pied de mon domicile (plutôt qu'à 3 minutes), pour causes de "régulation de traffic".

Je le vois arriver non loin de l'arrêt, m'y précipite pour ne pas le rater, appréhende la foule des voyageurs qui tente d'y monter, puis l'indication, en façade avant, qu'il est bien celui là, le 1XY diminué qui va pas au bout. Le suivant qui, lui, fait son boulot, n'est annoncé qu'onze minutes plus tard. Je décide de me mettre au chaud tout de suite et tout de même, malgré l'affluence, sachant l'attente promise un peu plus loin quoi qu'il en soit.

Et bien bien m'en a pris ! C'est le voisin qui chauffais (voir "mon voisin du dessous"). Je le salue discrètement, il engage la conversation, je bloque conséquemment une partie de l'accès, ça râle un peu, tout le monde ne parviens pas à monter, "avancez vers le fond" dit une grosse dâme avec un gros panier qui justifie qu'elle, ne bronche.

Je lui demande - à mon chauffeur de voisin - confirmation de son terminus, tout en le déplorant sans instister. Il réfléchi un peu puis me lâche qu'on s'arrangera... je profite du flux général pour me garer un peu plus loin, dubitatif sur cette dernière assertion.

Parvenu, assez rapidement (la circulation est fluide à cette heure là), à la gare de RER R, mon voisin fait savoir aux quelques voyageurs qui ne l'auraient saisi que c'est le terminus, qui râlent, à qui il signifie que c'était indiqué partout, tandis que je m'avance timidement vers le poste de pilotage. Je lui demande où il va, donc... il parle du dépôt (de bus, dans la direction opposée à la mienne), mais qu'il va m'avancer quelque peu. Je me retrouve donc seul avec lui, dans le bus éteint, a causer de la neige et du verglas, des bus coincés en bas de la côte, de la circulation, de ses enfants, et du détour qu'il fait alors. Il plaide qu'il n'est pas à 3 minutes, que ça revient au même, qu'il passera par là... etc. Je l'en remercie.

Et il ne m'a pas seulement rapproché, il a emprunté l'étroite rue qui mène à mon domicile (celle d'où je vois les bus que je loupe le matin), qu'aucun bus n'a jamais emprunté, sur la neige et le verglas de surcroît, pour me déposer juste devant, plus près qu'auncun bus ne l'a jamais fait (et ne le refera sans doute) !

lundi 8 février 2010

courses

A 100m du but, je l'ai vu passer, le 2XY, celui qui va plus vite (voir "2 lignes").
J'ai esquissé un sprint, me voyant déjà sauter par dessus les voitures (l'arrêt est de l'autre côté de l'avenue), entendre hurler quelques klaksons, et faire de grands signes au chauffeur en espérant qu'il m'aperçoive dans son rétroviseur et daigne rester quelques secondes de plus. Mais il n'y avait personne à l'arrêt, où le bus n'a donc pas même marqué de pause, rendant toute gesticulation vaine.

Je venais de perdre une occasion inespérée d'écourter sensiblement mon temps de trajet, et ceci à 100m près. Je les parcouru un peu las, jusqu'à l'arrêt désert, où je regardais quand même les horaires indiqués par Siel (le système d'affichage des horaires en temps réel), m'attendant au pire.

Là, j'ai assisté à une autre course : le prochain 2XY n'était annoncé que 10 minutes après, et le 1XY le devançait de 4. Puis, peu de temps après, l'écart se réduisit à 2 minute, puis une... les 2 bus étaient au coude à coude. Quand il furent tout 2 annoncé pour 1 minute, je cessais de regarder siel, sachant qu'à cette distance je devrais les voir émerger en haut de la côte. Il se suivaient en effet tous les 2, mais étaient encore trop loin pour que je puisse lire les numéros, et déterminer lequel avait l'avantage.

Ce fut finalement le 1XY qui gagnait, mais je choisi de prendre l'autre, puisque plus direct (voir "2lignes"). Je fis donc quelques signes au chauffeur du premier, lui indiquant prendre le second, pour qu'il évitât de s'arrêter pour rien (l'arrêt était toujours étonnamment vide), ce dont il me remercia dans le même langage. Après cette petite conversation cordiale et muette, je montais, satisfait, dans le 2XY.

... ce qui s'avéra un mauvais calcul : si le 2XY s'était tant rapproché du 1XY pour finir dans sa roue, c'était en prenant de l'avance. Or le 2XY, moins fréquent que le 1XY, ne respecte pas seulement des écarts entre ses devanciers et ses suivant ("régulation du trafic"), mais bien plus, des horaires ! Il peut bien s'octroyer quelque avance à des arrêts "mineurs" (comme le miens, ce qui me vaut de le louper parfois), mais pour rien au monde il ne partirait hors des clous aux stations clef qui émaillent son trajet. Il marquât donc une longue pause à la station de RER, laissant une avance confortable au 1XY, ce qui commença à me faire regretter de ne l'avoir pris. Quand il redémarra enfin, j'y croyais encore, mais il se traînât alors à 10 à l'heure, malgré l'absence totale d'embouteillage, jusqu'à l'arrêt clef suivant, histoire de n'y point arriver trop tôt. Exaspérant.

Comme quoi, en tentant de finasser avec les bus, il ne faut pas seulement compter avec leurs trajets, mais aussi avec la circulation qui est sensée les retarder, quand bien même elle est virtuelle.

samedi 6 février 2010

Etrangetés

Encore un départ à une heure peu habituelle. Juste après celle de pointe cette fois. Usagers similaire à ceux les précédant, en plus décontractés peut-être (aller pour 10h au boulot c'est cool). Pas encore "l'heure des vieux".

Parfums d'étrangeté pour ce voyage :

- le 2XY est plus fréquent que le 1XY. (voir "2 lignes")
- le chauffeur ne répond pas à l'adresse cordiale de mon "bonjour" matinal
- ma place préférée est disponible, malgré un taux de remplissage non négligeable.
- 2 jeunes et jolies demoiselles, que je finit par identifier comme parfaitement jumelles.

Tous ces détails m'ont donnés le sentiment vague de ne pas être à ma place, de m'être trompé quelque part, d'avoir pénétré comme une dimension parallèle, d'être un étranger.

vendredi 5 février 2010

mon voisin du dessous

L'accès au bus se fait - réglementairement - par l'avant, via 2 portes actionnées - indépendamment - par le machiniste, et séparées par un poteau en métal chromé (qui supporte la borne pour validation du pass navigo). Par ailleurs, le machiniste est "isolé" des voyageurs par un portillon bas qui sers aussi de comptoir, quand on achète un ticket sur place par exemple. Un ingénieux système fait que quand le portillon s'ouvre, il vient se bloquer contre, ou plutôt dans le poteau en métal chromé, séparant ainsi l'accès en 2 : l'un vers le poste de conduite, l'autre vers les places passager. Ca permet par exemple au chauffeur, en n'ouvrant que la porte côté poste de conduite, de sortir du bus sans pour autant permettre l'accès au voyageurs.

Hier soir, vers 19h, on était déjà quelques uns à l'attendre à l'arrêt quand un 1XY raisonnablement plein s'est pointé. Malgré l'affluence, seule l'une des 2 portes avant s'est ouverte, réduisant ainsi l'accès de moitié, et provoquant quelque agacement de la part de ceux qui comme moi tentaient de rentrer. D'autant plus qu'au delà de ce seul accès, le portillons était ouvert, réduisant l'espace disponible qui pour valider son pass, qui pour composter son ticket.

Et pourquoi seule une porte sur deux s'est ouverte ? Parce que, le portillons étant ouvert, l'autre ne donnait accès qu'au poste de conduite. Et pourquoi le portillon était-il ouvert ? Parce que, derrière, se trouvaient 2 petits enfants, qu'il protégeait ainsi du flux des passagers.

Quand je parvins à me hisser sur la plate forme, je découvris que le fauteur de trouble n'était autre que mon voisin du dessous - qui est aussi chauffeur de bus - et que les enfants étaient les siens, qu'il avait emmené à son travail, improvisant cet ingénieux parc. Se reconnaissant l'un l'autre je ne pus échapper à une conversation, me rendant incidemment complice de l'entrave faite aux passagers, et l'aggravant même par ma propre position : face au poste de conduite, donc devant la seule porte en fonctionnement.

"Regardez, c'est notre voisin" dit-il aux marmots incrédules, saisissant cette occasion de leur offrir un peu d'animation. "Mais si, le pianiste !". Ils finirent par acquiescer. J'était complice d'un chauffeur de bus qui utilisait à des fin privées une partie de l'espace public, et qui me signifiais que moi, j'empiétais sur son espace privé...

Profitant de l'arrêt suivant et du flux conséquent, Je finit par me dégager de cette situation délicate en fuyant vers le fond.

vendredi 29 janvier 2010

tôt

Je suis parti plus tôt que d'habitude. A cette heure là, peu de voitures encore. On entendait même les petit oiseaux chanter au long de la rue qui mène à l'arrêt (cf "tard").
Les 2XY (voir "2 lignes") sont encore rares (1/2 heure d'intervale) mais vue la faible circulation, les 1XY sont assez rapides, sauf quand il se font coincer - attente fatale - par le camion de ramassage des ordures dans une rue à une voie qu'ils empruntent. J'ai donc pris le premier 1XY venu.
Changer d'horaire c'est assez exotique : on change aussi de population. En l'occurrence, la france qui se lève tôt est plutôt colorée en général, bien plus que les cols blancs, étudiants et lycéen qui constituent la majorité de la population que je croise habituellement.
Ce matin, ce n'était pourtant pas frappant. Excepté 2 jeunes filles voilées, déjà présentes quand je suis monté, et qui, pour ajouter au mystère de leur parure, m'ont "accompagné" jusqu'à ma descente (fait remarquable tant il est rare que des voyageurs empruntent comme moi une telle portion de ligne : ils descendent pour la plupart soit à la station de RER R soit au métro Z déjà mentionné (voir "2 lignes"), stations où ils sont remplacés par de nouveaux venus)

mardi 26 janvier 2010

trou dans l'espace temps

J'ai rendu la voiture, je reprends le bus.
Levé à une heure habituelle, j'ai été retardé par la recherche - vaine - de mon bonnet. Je suis ainsi arrivé au bout de ma longue rue (cf "tard") les oreilles gelées, à l'arrêt, à l'heure fatale du trou de bus : entre 7h05 et 7h20.

2 lignes m'amènent à mon travail (en tous cas m'en rapproche) : la 1XY et la 2XY. La première est plus fréquente (toutes les 5 minutes) mais plus lente (détours), la seconde moins fréquente (tous les 1/4 d'heure) mais plus rapide (trajet direct). Sachant que : la première m'amène quasiment à destination, tandis que la seconde s'arrête avant, à la station de métro Z, d'où il me faut finir à pieds (1/4 d'heure) ou prendre un autre bus (le 1XY entre autres, qui y passe avant de continuer son chemin).

Il m'est apparu, après des années d'expérience, qu'emprunter la 2XY était globalement plus rapide, malgré la marche subséquente, qui fait du bien au corps d'ailleurs (mais froid aux oreilles par les temps qui courent).

Tout cela fait que quand je me pointe (aux heures de pointe) à l'arrêt, j'attend en général jamais plus de 5 minutes et je privilégie, si les 2 se suivent dans un temps raisonnable, le 2XY au 1XY, quitte à laisser passer le second devant, sachant que je le rattraperai avec le premier. Mais entre 7h05 et 7h20...

Le trou : entre 7h05 et 7h20, il n'y a aucun 2XY, et curieusement, il y a beaucoup moins de 1XY. Il y en a bien un, mais celui-ci, exceptionnellement, n'offre pas le seul avantage qu'offrent tous les 1XY sur les 2XY, à savoir de continuer sa route après la station de métro Z et me déposer ainsi juste à côté de ma destination (ce qui par grand froid et à défaut de bonnet est une perspective réconfortante) : il s'arrête à la station Z !!!

C'est assez déprimant. Je l'ai quand même pris, le 1XY batard ce matin, histoire de me mettre au chaud, et dans l'espoir de trouver, à la station Z, une correspondance rapide vers ma destination finale (un 2XZ par exemple, qui assure aussi ce bout de chemin)

L'événement du jour : arrivé à la station Z, son terminus supposé, le machiniste (c'est comme ça qu'on appelle le chauffeur, je crois) du 1XY batard , n'a pas indiqué aux voyageurs mécontents ou résignés qu'il en avait finit comme il l'aurait fait d'habitude. Les 2 ou 3 restés à l'intérieur qui comme moi esperaient continuer leur chemin restaient dans l'expectative (la grande majorité étant descendu pour gagner le métro Z et se moquant pas mal de la suite des événements). Puis, contre toute attente, le 1XY poursuivi son chemin. Stupeur et satisfaction. J'obtins confirmation orale de la chose de la bouche du chauffeur même.

Rebondissement : mais quelques arrêts plus loin, entre 2 arrêts même, à mis chemin entre la station Z et ma destination, l'autobus s'immobilisa. Le chauffeur discuta avec un quidam. Un certain temps. Puis il sorti de son poste de conduite, pour, apparemment, consulter le plan de bus !!! La discussion se poursuivi, les passagers s'impatientaient. Et le chauffeur finalement déclara que le prochain arrêt serait le dernier, et pour de bon cette fois.

lundi 18 janvier 2010

Voiture

J'ai une voiture, pour quelques jours. D'où une mise en sourdine temporaire du blog.

Quoique, ce matin, a défaut de l'emprunter, je l'ai doublé le bus. Non sans mal : une voiture devant la mienne hésita, trop longtemps, à lui passer devant alors qu'il était à l'arrêt. Trop tard. Le bus à profité du créneau pour repartir. On est restés derrière et j'ai pesté. Comme je peste contre les automobilistes qui ralentissent le bus quand je m'y trouve.

mercredi 13 janvier 2010

Siel

Le système-d’affichage-des-horaires-en-temps-réel comporte 2 lignes, dévolues en temps normal : la première à indiquer l’horaire du prochain bus, la seconde du suivant.

Mais ce matin, caprice du ciel nocturne, il avait neigé. Si les circonstances exceptionnelles tendent fréquemment à humaniser les relations entre passagers, il faut croire que les intempéries atteignent jusqu’au systèmes électroniques !

Siel (le système incriminé) affichait sur la première ligne 12 minutes d’attente, et sur la 2ème, non pas l’horaire suivant, mais laconiquement, comme un mot d’excuse, “intempéries”… (il est vrai qu'il était attendu bien avant ce délai)

Et concernant l'autre ligne - de bus cette fois - quelque chose comme "dans 3 à 5 minutes". Ainsi la neige rendrait-elle non seulement le son plus doux mais aussi le temps plus flou ?

mardi 12 janvier 2010

Tard

Ce matin, je n'ai pas entendu le réveil. (ce qui est exceptionnel). J'ai donc pris le bus très tard. Bien après la cohue des heures de pointe.
La rue qui mène de mon domicilie à l'arrêt est tout à fait rectiligne et également perpendiculaire à l'avenue qu'empreinte le bus. 800m d'angoisse. Ce matin ça n'a pas loupé : encore à 500 bon mètres du but je l'ai vu passer, tout là bas, celui que je devais emprunter. Le sprint est inutile à cette distance. Loupé. J'aurais le suivant. Mais le suivant peut se faire attendre hors des heures de pointe. Longtemps.

Siel - le système d'affichage du prochain passage - était manifestement détraqué, annonçant plus de temps d'ici le prochain bus qu'entre celui-ci et le suivant.

J'ai tenté le stop, sans succès

Un bus non identifié par Siel a finit par se pointer. Bien avant l'horaire indiqué, donc. Il était presque vide. On devait être 4 - chauffeur compris. J'ai même pu m'installer à ma place préférée (rangée de 2 siège, au 2ème rang après la plate forme faisant face à la sortie: à la fenêtre, dans le sens de la marche, plus de place pour les jambes qu'ailleurs, éloignée des courants d'air générés par les portes, au dessus d'un chauffage...). Place plutôt prisée semble-t-il vu la rareté de sa disponibilité.

Voyage sans histoire. J'ai lu et fini un chapitre juste avant d'arriver, ce qui est toujours une petite satisfaction.

lundi 11 janvier 2010

c'est parti

Des mois que je pense à faire ce blog de bus. Par hasard je consulte des blog d'autre chose, m'aperçois que j'ai déjà un compte quelque part, du login au mot de passe tout ce qu'il faut... alors voilà, c'est parti :

Aujourd'hui, j'ai pris le bus tôt - quelle heure était-il ? Il a eu le bon goût d'arriver juste après moi à l'arrêt. J'avais plus de tickets. J'ai préparé une pièce de 2 euros à la place. C'est toujours très long d'acheter un ticket dans le bus : sauf exception, ça le cloue sur place. Un chauffeur de bus ne peut pas - ou n'a pas le droit ? - de démarrer ET de délivrer un ticket. Ca fait alors comme un trou dans le trajet. Sa course est suspendue. Ce peut être agaçant pour le voyageur qui voit l'heure de son arrivée se retarder d'autant... et génant pour l'acheteur du ticket que j'étais ce matin.

Sinon, rien à signaler : population colorée à cette heure là. Plutôt endormie.
J'ai lu.