vendredi 12 novembre 2010

Faites signe au machiniste

Très tôt, ce matin, après avoir déposé la voiture que j'emprunte régulièrement chez son propriétaire, j'ai pris, non loin de chez lui, mais plus loin de chez moi, un bus tout à fait inhabituel.

L'arrêt, dont de surcroît l'éclairage faisait défaut, était placé en retrait d'un des grands axes qui converge vers la capitale, de sorte qu'il était a priori impossible au chauffeur de m'apercevoir à moins de quelques mètres de celui-ci, comme à moi-même de le voir arriver. Vu le peu de circulation et la largeur de l'avenue, une 2 fois 2 voies encore tout à fait déserte à cette heure là, et la rareté des passagers potentiels, il y avait fort à craindre que le bus passe son chemin sans que je puisse monter à son bord. (Le risque n'était pas mince : 15 minutes d'attente supplémentaire, au moins !)

Angoissant à cette perspective, je m'avançais régulièrement sur la route, tant pour scruter son arrivée que pour me rendre visible, me retirant chaque fois que survenait un véhicule pour ne pas entraver son passage (ni me mettre en danger). Après quelques minutes de ce balai, le bus finit par arriver, le chauffeur par me voir, et moi me rassurer.

Quelques arrêts plus loin, un quidam sans doute moins réveillé que moi ne se manifesta probablement pas aussi clairement que je le fit : notre véhicule lui fila sous le nez, le plantant là, tout déconfit de ce loupé, son ticket pendouillant au bout de son bras.

lundi 3 mai 2010

laborieux

Cheminant vers l'arrêt sous une pluie glaciale, la tête dans les épaules, je me rappelle avec effroi que je n'ai plus de tickets. Il me reste 1€60 en petite monnaie. Il me faudrait 10 centimes de plus. Je vois déjà le chauffeur me refuser mon billet de 5€ et conséquemment l'accès au véhicule (ça m'est déjà arrivé !). Ca ne loupe pas. On s'arrange quand même, lui fouillant longuement dans sa sacoche pour en extraire les petits sous nécessaires, stationnant tout ce temps la porte grande ouverte dans mon dos. Je me suis toujours demandé pourquoi l'achat de billet dans le bus provoquait une telle immobilité.

A la gare de Rer R, ça ne loupe pas non plus : on reste bloqués pendant de longues minutes pour régulation du traffic. Toutes portes ouvertes évidemment. C'est en général quand un passager court vers notre véhicule qu'il se décide à repartir.

Puis c'est le camion poubelle. Je l'ai senti venir aussi. Une minute d'avance eu suffit pour l'éviter. Mais non. Au point de convergence de nos trajets respectifs, sur une voie où il est impossible de le doubler, voilà qu'on se loge juste derrière lui, histoire de mieux admirer le balais des containers.

vendredi 16 avril 2010

accoutrements

Ce matin, j'ai pris le bus à une heure autrefois assez habituelle, ce que je n'avais fait depuis un bail. Tellement habituelle qu'encore à pied, sur le chemin de l'arrêt, je reconnu la silhouette de l'homme au pantalon trop court numéro 1 (cf "l'homme au pantalon trop court n°2") qui allait prendre son bus habituel, lui aussi. Il avait toujours son air un peu bénet, mais après un examen plus détaillé, je constatais que son pantalon, s'il était en effet mal ajusté, offrait une longueur de jambe plutôt adaptée à son hôte.

Nous attendîmes le bus de concert. Dedans, l'homme au pantalon trop court n°2 étais là, lui aussi. Je n'y prêtais pas attention au premier abord, et quand je l'aperçu, vu nos places respectives, je ne pu juger de la taille de son pantalon à lui.

Mais c'est un autre voyageur, que je ne rappelle pas avoir croisé sur ce trajet, ni dans aucun bus d'ailleurs, bien que sa tête ne me parut pas inconnue, qui semblait me dévisager avec insistance. Je ne sais quel détail de mon accoutrement il envisageait alors.

lundi 5 avril 2010

Comme un dimanche

Aujourd'hui, c'est lundi. Mais c'est férié. Alors c'est un peu comme un dimanche : le bus se fait rare, il est presque vide, il peut rouler vite vu le peu de circulation, mais prend un peu son temps quand même.

Aujourd'hui, je suis quand même allé bosser. Et j'ai pris le bus. Par chance, je l'ai eu tout de suite, malgré sa rareté, et j'ai pu m'asseoir à ma place préférée. Tout était calme et un peu endormi, au contraire d'un lundi habituel.

Tellement endormi que malgré la demande que je lui ai adressée via le petit bouton prévu à cet effet, le chauffeur a omis de s'arrêter à mon arrêt. Après quelques secondes d'hébétude, j'ai couru tranquillement l'avertir de sa mégarde. Sans un mot, il a fini par se garer, 500m plus loin, et m'ouvrir la porte destinée à la montée. Je suis descendu, à ce non-arrêt qui m'était inconnu jusqu'alors.

Un lundi bien insolite en somme.

mercredi 24 mars 2010

Chaos

Au terminus de la ligne 2XY, où je la prends pour le retour, les passagers attendent sagement dans le véhicule que le chauffeur qui boit un café et discute avec des collègues arrive.

l'autre soir, à peine as-t-il tourné la clef, que le moteur s'est mis à vibrer, puis à vrombir avec insistance, comme s'il eut voulu asphyxier des poursuivants (bien que toujours à l'arrêt), et nous assourdir. Enfin, on a finit par se mouvoir.

Rapidement un courant d'air désagréable s'est fait sentir. On regardait de tout côté pour en identifier la cause. C'étaient les petits volets vitrés en haut des fenêtres qui étaient grand ouverts. Quelques passagers prirent successivement l'initiative de se lever et de les fermer, sans prendre la précaution de sonder leur congénères sur le bien-fondé de l'opération qui semblait plutôt faire consensus, et malgré le fracas engendré, qui surpris plus d'un lecteur absorbé par son ouvrage. CLAC... CLAC... CLAC... ... CLAC ...

La conduite du chauffeur n'était pas très fluide, suscitant remous et regards agacés en direction de la cabine du responsable, jusqu'à ce coup de frein brutal qui fit tomber certain, s'entrechoquer les autres, provoquant cris puis excuses. On a frôlé l'accident.

vendredi 19 mars 2010

Déplacement

Hier, dans un bus à moitié plein, après qu'un certain nombre de voyageurs soient descendus à la gare de RER R, un type, assis en face de moi dans la "rothonde" du fond, scruta longuement l'avant du véhicule, se penchant de tout côté, levant la tête, tendant le cou, pour s'assurer, semble-t-il, de la disponibilité nouvelle de places plus à sa convenance.

Il faut dire que si la rothonde (cet ensemble de 6 places disposées en arc de cercle au fond du bus) est confortable jusqu'à 4 occupants, où on peut notamment aisément étaler ses jambes, elle l'est beaucoup moins à 6, où du fait de sa rothondité précisément, les genoux des voyageurs sont au coude à coude pourrait-on dire. Nous n'étions alors que 3 à occuper cette banquette incurvée, mais le voyageur averti sait que la suite du trajet promet un remplissage assez rapide du véhicule, jusqu'à saturation des places assises disponibles.

Le type finit par se lever, ayant apparemment jeté son dévolu quelque part. Il s'avança prudemment, s'arc-boutant de poteau en poteau pour lutter contre les chaos du trajet, jusqu'à la plate forme centrale... pour finalement... regagner sa place initiale !

Il avait manifestement fait une erreur d'appréciation. Soit que la place convoitée fut en fait occupée (peut-être par une personne de petite taille ne dépassant pas du dossier et masquant ainsi sa présence au voyageurs situés derrière ?), soit, hypothèse plus subtile, que ce fut le cas de la place d'à côté : il y avait encore un taux d'occupation des places assises tel, qu'il pu paraître étrange, voire inconvenant, de venir s'asseoir juste à côté de quelqu'un, quand il était aisé de le faire à plus grande distance (au fond du bus par exemple).

lundi 15 mars 2010

Déviation

Les 2 lignes que j'emprunte - alternativement - ont des trajets plus ou moins parallèles (s'ils ne sont confondus) : Quand la 2XY trace tout droit, la 1XY ne zigzague jamais loin (cf "2 lignes").

Ce matin, c'est un 1XY que j'ai pris, celui qui s'arrête avant terme de surcroît (voir "trou dans l'espace temps"). Et il ne s'est pas contenté de ça : arrivé à l'un de ses nombreux virages, plutôt que de tourner comme il eut dû le faire, il a filé tout droit, pour rejoindre le trajet du 2XY tout proche.

Stupeurs des voyageurs, à l'intérieur comme aux arrêts inédits ("mon arrêt sera-t-il désservi ?", "le chauffeur s'est-il trompé ?", "que fait le 1XY ici ?", "ont-ils changé le plan des lignes ?", "dois-je le prendre ?" (alors que je suis à un arrêt exclusivement desservi par le 2XY en temps normal), "mais où va-t-il ? " s'est-on tous demandé de concert - et sans un mot). Belle galerie de visage interloqués ! Un quidam attendant probablement un autre numéro sur le trottoir fit plusieurs fois le tour du véhicule inopiné pour en avoir le coeur net.

Puis notre 1XY regagna progressivement son itinéraire habituel.

dimanche 28 février 2010

Arrêt inattendu

J'ai pas beaucoup pris le bus ces derniers temps.

Mais hier matin, en me penchant par le balcon de mon domicile, dans le jardin du dessous, j'ai découvert, couché sur le gazon, ... un arrêt de bus ! Le poteau avec le nom de l'arrêt écrit sur sa petite boite en tête, et son panneau à horaires à mi-hauteur. C'est un arrêt que je connais, il est sur la ligne du 1XY, mais que je pratique peu, car au delà d'où je descend habituellement.

Que fait-il là, cet arrêt, chez notre voisin, qui justement est... chauffeur de bus (voir "le voisin du dessous"), précisément sur la ligne 1XY ???

Le voisin est-il devenu chauffeur de bus à seul dessein de subtiliser du matériel de la RATP ? A-t-il heurté ledit poteau et ainsi tenté de cacher son méfait ? L'a-t-il mis là pour tenir compagnie à son nouveau compagnon - un épagneul - dont l'apparition est concomitante ?